Notre histoire

Aiguillon, situé au confluent de la Garonne du Lot et de la Baïse, est connu, par les archéologues et amateurs avisés, pour ses ateliers de potiers et de bronziers du second âge du Fer, situés sur le site de La Gravisse, sur les bords du ruisseau Fromadan.

Du deuxième au premier siècle avant J.C, les activités des potiers ont été révélées par la découverte de nombreux fours à céramiques à sole rayonnante. Les artisans nitiobroges vivaient très certainement près de leurs officines, mais des indices d’occupation gauloise ont aussi été repérés sous la ville actuelle. Les nombreuses céramiques de tous types, les objets en bronze, comme les fibules, les bracelets… mis au jour par les fouilles de l’association d’Aiguillon et les équipes d’archéologues, témoignent des nombreuses activités de ce bourg agricole (blé, vin…) et artisanal localisé à un emplacement stratégique sur la voie fluviale et terrestre entre la Méditerranée et l’Atlantique.

Avec la conquête romaine des Gaules et de l’Aquitaine, au milieu du premier siècle avant J.C., le bourg gaulois se transforme en un relais (statio, en latin) romain, puis en une agglomération commerciale et artisanale.

Les vestiges les plus spectaculaires encore visibles de l’agglomération gallo-romaine d’Aiguillon sont justement les vastes entrepôts de stockage de marchandises, appelés horrea, de douze mètres de hauteur, voûtés et construits en opus vittatum alternant des assises de petit appareil de pierre taillée et de briques.. Ces caves font partie d’un vaste monument de 80 mètres de longueur dont une partie a servi de substruction au château de Lunac. Le lieu est actuellement propriété privée.

Un autre édifice, appelé la Tourasse, une pile circulaire de 5 mètres de diamètre, située à l’extérieur de la ville, et restaurée, est probablement un monument funéraire construit par le propriétaire d’un domaine agricole gallo-romain proche.

Après les graves crises du deuxième et du cinquième siècles après J.C., la ville romaine d’Aiguillon périclite, avant une renaissance au Moyen âge.

Au XIIè siècle, Aiguillon était divisé en trois seigneuries : celle de Lunac, dont le château avait été bâti au-dessus du castellum romain, celle de Fossat, et enfin la ville proprement dite.

En 1152, les trois seigneuries passèrent sous la suzeraineté anglaise après le mariage d’ Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre. Une charte « de libertés et de coutumes » accordée en 1295 régira désormais la vie quotidienne des habitants de la ville, à qui la réunion des seigneuries du Fossat et de Lunac en 1312 permit d’obtenir le titre de bastide.

La cité eut à souffrir de la Croisade des Albigeois. Prise par Simon de Montfort, elle se rallia, après la mort de celui-ci, au jeune comte de Toulouse Raymond VII. Mais c’est surtout lors de la guerre de Cent Ans qu’Aiguillon fit son entrée dans l’histoire. Le fameux conflit qui dura près d’un siècle débuta en 1324 à Saint-Sardos, situé à quelques lieues seulement. Les seigneurs d’Aiguillon restèrent fidèles au roi d’Angleterre. Il faut imaginer la ville d’alors très solidement fortifiée, avec un immense mur de remparts situé au-dessus des arcades gallo-romaines de Lunac, et protégé à sa base par un bras de la Garonne. Cette place forte contenait une garnison appartenant au baron Ralph de Stafford, et comprenant 1600 hommes d’armes anglais et gascons.

Or le roi de France Philippe VI de Valois entreprit de reconquérir la Guyenne, et y envoya une puissante armée sous les ordres de son fils le Prince Jean, le futur roi de France Jean le Bon. C’est ainsi qu’en1346, les troupes françaises arrivèrent devant Aiguillon pour tenter de reprendre la ville en raison de sa situation stratégique au confluent du Lot et de la Garonne. Commence alors un siège de plusieurs mois, relaté par Froissart dans ses fameuses Chroniques. Tous les moyens sont mis en œuvre, notamment la construction de hautes tours de bois permettant de se lancer à l’assaut des remparts. Mais il y a le bras de la Garonne à franchir, et à peine ces tours gigantesques sont elles placées sur l’eau que, déséquilibrées par leur hauteur, elles se renversent. Tout est à recommencer, inutilement, car face à l’évidence de l’échec, le roi de France ordonne de lever le siège.

Aiguillon ne redeviendra à la France, comme toute l’Aquitaine, qu’au terme de la guerre de Cent Ans au milieu du XVè siècle.

Tout commence par une décision de Richelieu. En 1635, l’illustre cardinal offre Aiguillon à sa jolie nièce, Marie-Madeleine de Vignerod, veuve du marquis de Combalet après seulement quelques mois de mariage. La ville et son territoire environnant, érigés en duché par Henri IV, étaient, depuis, mais depuis, tombés en déshérence. Celle qui devint ainsi la première duchesse d’Aiguillon, jeune femme d’une grande beauté, fut l’une des célébrités du Tout-Paris de son époque. Corneille lui dédia Le Cid, et Blaise Pascal présenta, dans le salon de la duchesse, sa fameuse machine à calculer.

Après la mort de son oncle, Marie-Madeleine de Combalet se consacra aux bonnes œuvres, notamment aux côtés de Saint-Vincent de Paul avec qui elle créa, dans son palais du Petit-Luxembourg (actuelle résidence du président du Sénat) ce que nous pourrions considérer comme l’ancêtre des « Restos du Coeur ». S’il est probable qu’elle ne vint jamais à Aiguillon, elle y fonda néanmoins un couvent destiné à l’instruction des jeunes filles pauvres, ainsi qu’un hôpital doté d’une chapelle, situés sur l’emplacement de l’actuel EHPAD. Quant à la chapelle, elle fut refaite à la fin du XIXè siècle, constituant, malgré sa discrétion, un des plus touchants joyaux de la ville.

De la chute au redressement prestigieux

Marie-Madeleine de Combalet étant décédée sans enfants en 1675, le duché d’Aiguillon échut à sa nièce, Marie-Thérèse de Vignerod, qui elle-même n’eut pas d’enfants, puis à des neveux indignes de porter le titre. Celui-ci fut récupéré de justesse, au début du XVIIIè siècle par la très forte personnalité d’Anne-Charlotte de Crussol, épouse d’Armand-Louis de Vignerod, qui devint ainsi le 1er duc d’Aiguillon. Il décéda en 1750, permettant à leur fils unique Emmanuel-Armand d’accéder au titre de 2è duc d’Aiguillon. Brillant militaire, gouverneur de Bretagne, il repoussa en 1758 une puissante armée anglaise qui tentait de débarquer sur les côtes de Saint-Cast. Sa victoire permit à la France de ne pas être un champ de bataille pendant la calamiteuse guerre de Sept Ans (1758-1765).

Personnage flamboyant, donc jalousé et souvent calomnié, le 2è duc d’Aiguillon connut également le succès auprès des dames, notamment Mme du Barry. Nommé ministre de Louis XV en 1770, il forma avec Maupeou et Terray, un triumvirat qui lança d’audacieuses réformes : établissement d’un cadastre afin que chacun puisse équitablement participer à l’impôt ; mise au pas des « Parlements », c’est-à-dire l’ensemble des juges qui, attachés à leurs privilèges, paralysaient le Royaume. Malheureusement, la mort prématurée de Louis XV en 1774 mit fin à cette politique ambitieuse. Louis XVI rappela les Parlements, et le duc d’Aiguillon, que détestait Marie-Antoinette, fut exilé sur ses terres.

La « cour » d’Aiguillon

Pour loger le ministre déchu, Aiguillon disposait d’une forteresse médiévale inconfortable et délabrée, le Château du Fossat. Le duc d’Aiguillon la fit raser et entreprit la construction d’un luxueux château moderne, dans le goût classique de son époque. Amateur d’art, le duc y apporta sa magnifique collection de tableaux, et dota la demeure d’un théâtre qu’animèrent une quinzaine de musiciens, comédiens et danseurs. La ville, aux ruelles étroites et insalubres, fut elle-même modernisée, grâce au dégagement de la grande place devant le château, et la construction de bâtiments modernes, qui subsistent aujourd’hui encore sous le nom de « Quartier Neuf ». Souhaitant montrer sa puissance, il entreprit de construire un jardin à la française, plus grand que celui de Versailles. Il ne verra pas le jour.

Les réceptions au château sont prestigieuses. L’exilé y accueille l’aristocratie locale, mais également ses amis restés fidèle, notamment la comtesse du Barry.

Ces fastes ne dureront que quelques années, car le duc, malade, doit repartir à Paris pour se faire soigner. Il y mourra en 1788.

Le dernier duc d’Aiguillon et l’abolition des privilèges

Le titre et le duché reviennent alors à son fils Armand-Désiré, né en 1760. Celui-ci est ouvert aux idées nouvelles, et rêve de politique. Les fastes du château ne l’intéressent guère, et il fait don au théâtre d’Agen de la Bibliothèque musicale de son père et de son grand-père. Lorsque survient la Révolution, il devient député de la noblesse, et dans la fameuse nuit du 4 août 1789, fait voter à l’Assemblée l’abolition des privilèges.

Mais il doit vite revenir de ses généreuses illusions. Profondément choqué par l’exécution de Louis XVI, menacé, il s’exile en Angleterre où il ne survit à la misère totale qu’en recopiant des partitions. Il mourra, sans descendance, en 1800, à Hambourg, alors que sa veuve, Jeanne de Navailles, venait juste de récupérer le château confisqué.

Du château au lycée

La prestigieuse demeure, qui ambitionnait de rivaliser avec Versailles, connaît alors une période sombre. Abandonné, pillé, devenu entrepôt pour les tabacs, puis de nouveau abandonné, le château serait probablement tombé en ruines si, au début des années 60, le maire d’Aiguillon, Louis Jamet, n’avait décidé d’en faire le lycée qui prendra le nom, en 1975, de lycée Stendhal.

Entre les remparts jouxtant le château de Lunac et le Lot se créa au fil des siècles un quartier populaire essentiellement réservé aux mariniers. Ces gens du fleuve constituèrent une population à part, qui eut ses mœurs, ses codes et même sa propre église. Celle-ci, fort modeste, fut embellie au XIXè siècle par les colonnes que le duc d’Aiguillon avait fait placer comme un fronton de temple grec, devant l’église Saint-Félix, édifice roman à double nef. Il avait d’ailleurs fait la même chose avec l’église des Carmes, devenue par la suite salle des Fêtes, et dont le fronton classique subsiste encore.

La mode dite « troubadour », consécutive aux romans de Walter Scott et à l’engouement de ses contemporains pour le Moyen Âge, entraîna la destruction de l’ancienne église Saint-Félix et son remplacement par une église néo-gothique aux admirables vitraux. Les colonnes que le duc d’Aiguillon y avait adjointes par souci d’harmonisation avec l’ensemble des bâtiments de la ville furent récupérées par l’église des bateliers, dite « église du Mot », devenue aujourd’hui le musée Raoul-Dastrac.

Le développement de la navigation fluviale au XVIIIè siècle entraîna dans le bas d’Aiguillon la naissance de nombreux ateliers de corderie fournissant des cordages et des voiles pour les gabares, au point qu’une Corderie Royale y aurait vu le jour si la Révolution n’était alors survenue.

Mais d’autres événements devaient mettre fin à cette activité industrieuse :

  • l’arrivée en 1820 des premiers bateaux à vapeur sur la Garonne : chacune de ces grosses nefs à aubes remplaçait plus de dix gabares ;
  • l’ouverture du canal latéral : la Garonne relia Toulouse à Bordeaux ;
  • l’ouverture de la voix de chemin de fer reliant les deux villes.

Il fallut donc moins de voiles, moins de cordes, et l’activité périclita. Ce fut aussi un changement majeur pour l’agriculture locale. On cessa d’y cultiver la fin de la culture du chanvre, qui fut alors remplacée par la culture du tabac.

De jeunes Résistants Aiguillonnais et des alentours se sont engagés dans l a lutte pour la Libération du Pays, avec courage et détermination. Parmi eux : Roger Laulan, Lucien et Pierre Caujolle, Irène et louis Laumond, Gérard Vincent, André Darqué, Émile Roncali, William Courpiade, Pierre Trézéguet, Franc Soulage, Jean Mirouze, Louis Camps, Julien Jean et Maurice Amiel, les familles Cousta, Poite, Gordo, Péribère, De Castelli…

La mission Jean

Dans la nuit du 1er septembre 1943, deux parachutistes en grande tenue de saut frappent à la porte d’Irène et Louis Laumond à Sainte Radegonde. Ils précisent qu’ils viennent d’être « largués » pas très loin de là, d’un avion venant de Blida, et qu’ils sont en mission pour le général de Gaulle, alors à Alger, et qui cherchent des contacts avec la Résistance française.

L’opérateur radio a tout de suite établi le contact avec Alger. Il sera, avec le chef de mission, installé dans un grenier où les Laumond les ont hébergés. Avec l’aide de la Résistance locale, ces deux hommes ont été transférés en d’autres lieux pour continuer cette liaison « Résistance en France – Alger ».

Le Pont des Baudons à Nicole

Août 1943, André Ruffe et J. Vidilles, dans le cadre du plan de désorganisation du transport des marchandises allemandes, sont envoyés en reconnaissance à Nicole. Quelques jours plus tard, le groupe Alexis quitte Soumensac en direction de Nicole par « Lascombes ». Le groupe de sabotage (5 hommes) commence à placer les charges explosives sur et sous le pont.

La cimenterie à Nicole

Lucien Caujolle libéré du camp de Saint Sulpice est affecté à la cimenterie de Nicole. Il y constitue un groupe de 17 ouvriers, résistants, avec Gérard Vincent, Maurice Samuel, qui y organisent le sabotage systématique de la production de ciment destinée aux Allemands pour la construction du Mur de l’Atlantique. Un soir, une vanne laissa volontairement échapper la pâte prête pour le four vers la nationale 113…La production de ciment fut arrêtée plusieurs jours. Cette même nuit, un groupe FTPF faisait sauter la voie ferrée en plein centre de Nicole afin de précipiter « le train fantôme » dans la Garonne.

L’imprimerie clandestine

Fin 1943, une véritable imprimerie fonctionnait chez Dulhoste, route de Lagarrigue, aujourd’hui rue Jean Moulin. Aiguillon avait de quoi imprimer et organiser la distribution.

Témoignage de Pierre Caujolle : « Au fur et à mesure que la lutte clandestine se développait nos activités se diversifiaient. Cela allait de l’inscription géante au carbure sur les routes à la confection de tracts et de journaux clandestins. Maurice Samuel « Théo » entre dans la clandestinité pour reproduire les journaux interdits et les tracts appelant à la lutte et à la résistance, en installant une véritable imprimerie clandestine chez la famille Dulhoste à Aiguillon, sur un vieux matériel dont l’encre crachait de toutes parts, mais l’aide apportée par cette famille courageuse a permis d’effectuer un travail très efficace. Les « imprimeurs » étaient logés chez Darqué et Laplagne. »

4 juin 1944 – Raid terroriste Bazens-Galapian-Aiguillon

En mai 1944, le maquis de Galapian, composé de jeunes réfractaires encadrés par des militants communistes, organise un sabotage contre la voie ferrée entre Aiguillon et Nicole, ce qui provoque la colère des forces d’occupation. Le 4 juin 1944, une colonne de SS dirigée par Delpuch dit « Bouboule » fait une rafle autour d’Aiguillon. Une vingtaine d’homme sont arrêtés sur la base de dénonciations.

La « colonne maudite » se dirige au lieu-dit « Misères », à Aiguillon, ferme de Julien Amiel, où se cachent des réfractaires au STO, et des résistants. Le fils, Maurice, âgé de 17 ans est pris, son oncle Jean est également arrêté. Tous trois seront déportés à Buchenwald. Julien succombera. Jean et Maurice reviendront seuls en 1945. Mais Jean affaibli, ne survivra que quelques années. Cela se passait deux jours avant le débarquement du 6 juin 1944. C’était un avant-goût de l’effroi que la division Das Reich allait faire régner dans la région.

Assassinats de Rasmus et Durrieu

Le 17 juin 1944, les Allemands découvrent un dépôt d’armes près de la maison de M. Rasmus. Il est arrêté, soupçonné parce qu’il est « lorrain », donc complice (la Lorraine est allemande et il a fui cette Lorraine là). La nuit du 18 juin, Mme. Rasmus trouvera son mari, le front percé de deux balles, près de l’endroit où les Allemands auraient trouvé des armes. L’objectif étant de terroriser les gens…

Quant à Marcel Durrieu, se trouvant chez lui, rue Gambetta, il est emmené à la gendarmerie d’Aiguillon. Il sera torturé durant cinq jours. Il est soupçonné d’être en contact avec les maquis des Landes. N’obtenant rien de lui, les Allemands l’emmènent le 22 juin près du pont d’Aiguillon, le long de la voie ferrée où il sera fusillé vers 21h30. Durrieu est mort sans un cri.

Juin : Aiguillon, miliciens et SS à l’œuvre

À Aiguillon stationnait une partie du régiment Deutschland de la SS Das Reich. Partant tous les jours pour accomplir leur ignoble besogne de répression sauvage, ils voulaient la tranquillité dans leur base. Pour les miliciens et le SD Gestapo du régiment SS, l’expédition punitive du 4 juin n’avait abouti que partiellement. En effet, le Groupe local clandestin FTPF était à peu près intact et non découvert.

La milice va organiser systématiquement un travail de « provocation » susceptible de faire découvrir les Résistants. Elle va recueillir des « renseignements » et parvenir en se déguisant en faux maquisards à se présenter chez les Dupouy, animateurs du comité du front National clandestin. Coïncidence, Marie-Claude Dupouy attend justement des émissaires du maquis « Arthur » qui doivent récupérer des armes. Elle avertit Marcel Isaac, lui demandant de conduire ces messieurs. A peine quelques mètres plus loin, il est arrêté par la milice. Louis et Marie-Claude Dupouy parviennent à gagner la campagne vers « Rebecquet ». Averti, René Péribère de Nicole, récupère les fugitifs avec sa voiture et les dépose « aux osides », en amont de Clairac. Marcel Isaac, arrêté, est emmené à Féron, le sinistre repère de la milice à Tonneins.

Le groupe Front National des « légaux-FTPF » d’Aiguillon est dans la tourmente. Pierre Juge, recherché et condamné à mort par la Cour Martiale SS a pu échapper à la souricière. Des mesures sont prises en catastrophe. Morisseau, recherché, échappe à l’arrestation. Tous les éléments sont regroupés sur les coteaux de Lagarrigue, Galapian, où il existe des bases. Pierre Juge et Roger Laulan sont dans le coup. Deux jeunes : Jean Bloc et Guy Dupouy, après maintes pérégrinations seront dirigés vers l’Ariège, où les accueille, fin juillet en gare de Pamiers, un autre Aiguillonnais, Jean Mirouze, clandestin depuis plus d’un an, et qui a des responsabilités dans la Résistance de ce département. Ils participeront à la Libération de l’Ariège. Robert, le fils de Marcel Isaac, lui, se retrouvera à Verdun-sur-Garonne où, avec un groupe de jeunes, participera également à la Libération. Un autre responsable local tombera et sera arrêté et déporté début juillet. C’est Ricard qui participait avec Maurice Breton à la direction de ce groupe de 40 « légaux d’Aiguillon, Nicole, Bourran, Lafitte, Clairac, Lacépède…

Malgré les arrestations, ce groupe agira jusqu’à la Libération, secondé constamment par les jeunes du groupement FUJP (Front Uni de la Jeunesse Patriotique), animé par Gérad Vincent et dont l’action grandira jusqu’au jour de la Libération, où il comptera soixante-dix jeunes organisés.

Bombardement du 4 août 1944 à Clermont-Dessous

Le 4 août 1944, un train de munitions et de matériel chargé de ravitailler les troupes allemandes en Normandie est bombardé sur la commune de Clermont-Dessous, au hameau de Lasbastisses, et entièrement détruit par l’aviation des Forces Alliées. Deux avions anglais attaquent le train. L’un deux s’écrase à quelques kilomètres de là, au lieu-dit Limon, sur la commune de Feugarolles. Le navigateur ayant trouvé la mort, Jack Harold Aylife, fut enterré dans le petit cimetière de Limon. Toutes les maisons du hameau, une dizaine, furent détruites et brûlées dans un vacarme épouvantable. Ces wagons contenaient des torpilles marines à ailettes qui auraient détruit et tout rasé sur un périmètre de 7 kilomètres.

Prayssas – Combat de Cornier 14 et 15 août 1944

Dans la nuit du 12 au 13 août, un groupe FTPF arrive à Prayssas et va prendre position au sud du secteur, vers Cours, pour s’opposer à la progression ennemie. Le 14 août parvient l’ordre pour une action massive et définitive. Après quatre heures de combat, les tentatives allemandes sont repoussées. L’ennemi se retire rapidement avec 16 tués et 39 blessés. Le maquis de Prayssas et ses renforts ont perdu 3 hommes et 18 blessés.

Rédigé par l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance
Sources : Archives départementales, Les cahiers de la Résistance, Amis si tu tombes
Pour vous informer, vous pouvez prendre contact avec le comité local d’Aiguillon : 0608051764 ou : ANACR Lot-et-Garonne, Château Ferrié 47140 Penne d’Agenais / 0682682204 – 0601138490

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